QUI SE DOPE LE PLUS AUX JEUX OLYMPIQUES? LE PALMARèS DES TRICHEURS

Le statisticien américain et spécialiste des Jeux olympiques Bill Mallon a révélé récemment les résultats d’une fascinante étude : son équipe et lui ont répertorié tous les cas de dopage survenus depuis les Jeux olympiques de Mexico, en 1968. Au total, 498 cas ont été analysés.

Personne ne sera surpris que la nation qui est en tête de ce triste palmarès de la tricherie est la Russie. Depuis Mexico, elle totalise 115 infractions aux règles antidopage tous sports confondus. Sur la deuxième marche de ce sombre podium figure l’Ukraine. Le bronze, lui, revient au Bélarus. À noter, la 4e position des États-Unis.

Dans ce palmarès de la tricherie olympique, il est intéressant de constater que le plus grand nombre d’athlètes dopés provient des Jeux de Londres, où 153 cas ont été dévoilés, comparativement aux 86 résultats positifs des Jeux de Pékin de 2008. Là encore, c’est la Russie qui remporte la palme avec 18 cas, principalement en athlétisme.

  • Jeux de Pékin - 2008 : 86 cas de dopage (dont 18 Russes)
  • Jeux de Vancouver - 2010 : 4 cas
  • Jeux de Londres - 2012 : 153 cas
  • Jeux de Sotchi - 2014 : 28 cas (dont 18 Russes)
  • Jeux de Rio - 2016 : 28 cas
  • Jeux de Pyeongchang - 2018 : 11 cas
  • Jeux de Tokyo - 2020 : 8 cas
  • Jeux de Pékin - 2022 : 5 cas

Si l’on regarde le classement par Jeux, le Canada s'en sort plutôt bien. Selon les résultats de l’étude, six Canadiens sont tombés au champ du déshonneur lors de Jeux olympiques. Les plus connus sont bien sûr Ben Johnson, à Séoul en 1988, épinglé pour usage de stéroïdes, et Éric Lamaze, en 2000 à Sydney, avec de la cocaïne.

Dans cette étude, on apprend que le premier à tomber dans les mailles de l'antidopage et à s’inscrire au palmarès a été le Suédois Hans-Gunnar Liljenwall.

Inscrit au pentathlon moderne des Jeux de 1968, à Mexico, il est déclaré positif à l’alcool après avoir remporté la médaille de bronze. Pour sa défense, il avoue avoir bu de la bière pour se calmer avant l’épreuve de tir.

Sept athlètes vont se faire prendre à Munich, en 1972. Puis, à Montréal, 11 autres se feront épingler. Le premier Canadien est Leibel Lorne, en voile, qui devient également le premier régatier olympique à échouer à un test antidopage.

On a décelé en lui de la phénylpropanolamine, un produit aujourd'hui retiré des substances prohibées. Septième de l'épreuve, il a aussitôt été suspendu. Cela ne l’a pas empêché de faire fortune, par la suite, dans l’immobilier à Toronto.

L’étude de Bill Mallon classe aussi les sports où l’on retrouve le plus d’amateurs de raccourcis. Aux Jeux d’été comme d’hiver, on retrouve sans surprise en tête l’athlétisme (207) et l’haltérophilie (119). Le ski de fond, la lutte et le biathlon ferment la marche.

La liste noire des athlètes et de leurs sports risque fort de s’allonger au fil du temps, car les échantillons sanguins prélevés pendant les JO sont gardés pendant 10 ans et les techniques de détections se peaufinent. Il y a fort à parier que d’autres médailles changeront de noms et de pays.

Aux Jeux de Pékin de 2008, 50 médailles ont été réattribuées, dont 9 d'or. Après les Jeux de Londres, en 2012, 39 médailles ont changé de mains. Encore une fois, la Russie s'illustre en étant le pays qui a perdu le plus grand nombre de médailles, 40 au total, à suite de cas de dopage.

Malgré tout, Bill Mallon s'interroge fortement sur ces détections a posteriori. Certes, les techniques se raffinent, mais certains produits en vente libre à l'époque n'étaient pas forcément utilisés par les athlètes pour tricher. Il serait donc injuste de les blâmer 10 ans plus tard. Un autre débat que devrait ouvrir l'Agence mondiale antidopage.

En attendant, comme disait l’humoriste français Pierre Dac : Bien mal acquis ne profite jamais qu'à ceux qui sont assez malins pour ne pas se faire épingler.

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