AUX JEUX OLYMPIQUES, LE THéRAPEUTE DU SPORT MAXIM HANNA NE VEUT PAS TRAVAILLER

PARIS — Le Québécois Maxim Hanna, thérapeute du sport au sein de la mission canadienne aux Jeux olympiques de Paris, ne veut pas travailler.

«C'est vrai qu'une bonne journée, c'est quand on ne fait rien et qu'on regarde du sport!, blague-t-il lorsque rejoint par La Presse Canadienne après la séance d'entraînement de l'équipe de boxe, mercredi soir. Mais c'est aussi une bonne journée quand tu vois un athlète avec qui tu as travaillé pendant des mois pour soigner leur blessure offrir de grandes performances.

«Il y a plusieurs lutteurs avec qui je travaille depuis des années dont je sais qu'ils vont accomplir leur rêve en luttant ici. D'être une petite partie de ce rêve, pour moi, ça me fait aussi passer une bonne journée», a-t-il ajouté.

Hanna, qui exerce le métier depuis 19 ans, a rarement l'occasion de ne «rien faire» avec Équipe Canada. Après 13 années passées avec l'équipe nationale de lutte, qu'il a accompagnée aux Jeux de Tokyo, en 2021, il a cette fois été invité à joindre la mission canadienne.

Son rôle est quelque peu différent, alors qu'il a aidé son collègue Jamie Boyd, du Manitoba, et le reste de l'équipe médicale canadienne à mettre sur pied la clinique au Village olympique, où il donne de son temps depuis son arrivée à Paris, il y a une semaine.

«N'importe quel athlète peut venir nous voir pour des évaluations, de la réadaptation, et tout le reste, note-t-il. (...) Au début des Jeux, on fait surtout du maintien de la condition physique. Mais avec les entraînements surviennent certaines blessures et on doit gérer ça avec les médecins, les chiropraticiens et les physiothérapeutes. On tente de mettre sur le terrain des athlètes qui sont au plus haut niveau de performance possible.»

Quand il ne sera pas affecté à la clinique, Hanna accompagnera les équipes de boxe et de tir à l'arc, en plus de donner un coup de main à l'équipe de tir.

«Quand je travaille avec des athlètes d'un sport en particulier, mon travail est plus spécifique. Si on prend les boxeurs par exemple, je travaille avec eux depuis les Jeux panaméricains. Avant de venir ici à Paris, on a discuté avec leurs physios et leurs thérapeutes de leurs besoins particuliers, afin de prendre soin de leurs blessures», a-t-il expliqué.

«Avec le tir à l'arc, ce sont évidemment des blessures complètement différentes avec lesquelles nous devons travailler. C'est important de connaître les besoins spécifiques du sport afin de traiter (les athlètes) de façon adéquate. Chaque sport a des spécificités, qui peuvent être aussi précises que le type de ruban et la quantité qu'ils peuvent utiliser par exemple», a-t-il aussi souligné.

Les thérapeutes du sport, qui sont souvent identifiés à tort comme soigneurs, sont de plus en plus mis à contribution par les équipes sportives et fédérations nationales. La profession nécessite une formation universitaire de quatre ans.

Hanna est d'ailleurs enseignant à temps partiel au baccalauréat offert par l'Université Concordia, à Montréal, en plus d'être le thérapeute du sport en chef du Cégep Vanier et d'être propriétaire de deux cliniques privées.

La formation devrait exiger une maîtrise d'ici quelques années.

«Nous poussons beaucoup en ce sens», a dit Hanna, qui pratique le métier en raison de son amour du sport.

«J'ai fait un peu de tout: du tennis, du foot, du hockey. Quand je ne pouvais pas le faire ou que je voyais quelqu'un qui ne pouvait pas le faire, j'essayais vraiment d'aider les gens. Après mon bac, j'ai tenté de poursuivre en médecine sportive, mais j'aime trop ce que je fais. En fait, je ne sens pas que je travaille présentement. Je suis très honoré d'être ici, entouré d'athlètes de haut niveau», a-t-il admis, humblement.

Une fois les JO terminés, Hanna et le reste de l'équipe médicale fermeront la clinique et laisseront les lieux complètement vides, afin que l'équipe des Jeux paralympiques, dont fera partie le thérapeute du sport Jean-Paul Raphaël, puisse s'installer selon ses besoins.

Évidemment, il espère que ce démontage constituera sa plus grosse tâche pendant ce séjour dans la capitale française.

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne

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